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Can't you hear anything coming?

Exhibition Preliminaries, Villa Dutoit


Installation / 9 canvases of 100/300

Oil on raw cotton canvas

 

February 2019

Neuf pans de toiles de coton brut de 1m de large tombent du plafond jusqu’au sol.

Sur le bas des toiles, l’oreille collée au sol, des hommes et des femmes dont on voit le visage, cherchent à entendre des sons.

Ce geste représente un effort et mobilise toute l’attention des sujets. Quelque chose doit arriver.

 

Les indiens écoutaient les troupeaux arriver depuis des kilomètres ou encore, l’oreille posée sur le rail, le cheval de fer. Écouter, c’est voir venir.

 

La surface du sol représente le subliminaires - ce qui est en dessous d’un seuil, d’une limite et le supraliminaires - ce qui est en dessus d’un seuil, d’une limite. Quelque chose va émerger, transgresser cette limite. Ce qui est préparatoire est en dessous. Au dessus tout peut prendre forme.

 

Dans cette mise en scène, la gravité naturelle du pan de coton déroulé depuis le plafond et se terminant au ras du sol est augmentée, voire dramatisée par la répétition. La surface du sol concentre les regards.

Tous sont de face dans une théâtralité renforcée par les pans de tissus successifs. Nous pourrions nous glisser, nous mêler à ces âmes modestes, brunes comme la terre.

 

Les premiers jets de la création sont plus ou moins douloureux, plus ou moins jouissifs.
Si l’on est attentifs à ce qui nous entoure et à ce qui nous arrive, on peut aussi entendre arriver le train de nos pensées. L’écoute de ce qui est à venir est une introspection.
Ce laps de temps où les sens décryptent ce qui est en train de se mettre en route est un préliminaire de nos propres projections.
Comme des pierres rondes qui roulent jusqu’à trouver leur place, à la fois suspendues comme des marionnettes libres et légères effleurant le sol, les crânes caressent sa surface, sans heurts, avec le poids seul de la pensée.

La tête, là ou la colonne vertébrale finit, l’aire du mental. La tête qui trouve la solution, l’intelligence créatrice.

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Nine sections of raw cotton canvas, 1m wide, fall from the ceiling to the floor.

On the bottom of the canvases, with their ears glued to the floor, men and women whose faces are visible, try to hear sounds.

This gesture represents an effort and mobilises the subjects' full attention. Something must happen.

 

The Indians listened to the herds arriving from miles away or, with their ears to the rail, to the iron horse. To listen is to see it coming.

 

The surface of the ground represents the subliminal - that which is below a threshold, a limit and the supraliminal - that which is above a threshold, a limit. Something will emerge, transgressing this limit. What is preparatory is below. Above, everything can take shape.

 

In this production, the natural gravity of the cotton strip unrolled from the ceiling and ending at ground level is increased, even dramatised by the repetition. The surface of the floor concentrates the gaze.

All are facing each other in a theatricality reinforced by the successive panels of fabric. We could slip in, mingle with these modest souls, brown as the earth.

 

The first spurts of creation are more or less painful, more or less enjoyable.
If we are attentive to what surrounds us and what happens to us, we can also hear the train of our thoughts coming. Listening to what is to come is introspection.
This time when the senses decipher what is coming is a preliminary to our own projections.
Like round stones that roll until they find their place, at once suspended like free and light puppets brushing the ground, the skulls caress its surface, smoothly, with the weight of thought alone.

The head, where the spine ends, the area of the mind. The head that finds the solution, the creative intelligence.

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